Je trouve ce fil passionnant.
Et j'en comprends la motivation et l'origine.
Néanmoins, je ne partage pas certaines idées: pour moi, l'élevage est quelque chose de parfaitement naturel qui n'est PAS l'apanage de l'humain ( directement à côté de nous, les fourmis élèvent les pucerons: les élèvent, comme nous les moutons oui: elles prennent soin des petits, les nourrissent et s'en servent, les défendent aussi, comme nous soignons les bêtes malades ou leur épargnons les prédateurs. Cf le mutualisme animalier).
Et d'autre part, l'humain est un omnivore qui mangeait de la viande biiiiiieeeen avant de savoir faire pousser une salade.
Je suis bien évidemment contre la souffrance animale, aussi bien à la chasse ( oui bon, le mythe de l'animal s'est pris une balle et pouf il est mort sur le coup sans agoniser, hum hum, disons qu'entre le discours de " Chasse et Nature" et la réalité...) qu'en abattage. C'est cela le vrai probleme, doublé non pas d'une consommation de viande, mais d'une SURconsommation de viande.
La viande nécessaire c'est 50 grammes par jour pour un homme, 50grammes! C'est 2 cuillers à café! Même pas un steack haché!
L'abattoir d'Ales n'est pas une exception, il y a 15 ans déjà, Charal avait fait scandale lors de la diffusion de vidéos ATROCES des conditions d'abattage de sa viande haut de gamme. Je ne mange plus de Charal. J'aime pas payer cher pour un circuit de m***e.
Aujourd'hui, contrairement à il y a 20 ans, le consommateur a des choix, des choix équilibrés à faire, aujourd'hui la vie de la bête, la façon dont il a vécu et le temps qu'il a vécu, comptent.
Je préfère manger une viande d'un animal qui a vécu et mangé sainement en pouvant sautiller dans de la vraie herbe, même s'il finira à l'abattoir, qu'un autre élevé en cage à la lumière artificielle à 20 par enclos et qui finira quand même à l'abattoir.
D'autre part, si j'étais végétarienne, si j'allais au bout de l'idée, je n'adopterais ni chien ni chat ni furet ni autre animal carnivore, car avec quoi les nourrit-on aujourd'hui? Si je choisissais de ne plus consommer de viande du tout, avoir un animal carnivore nourri avec les produits d'abattage me paraitrait aberrant et pas du tout logique.
En quoi ne pourrais-je pas manger de la viande d'un animal qui a potentiellement souffert alors que j'en donnerais à mon chien? Parce qu'il ne peut rien manger d'autre? Dans ce cas-là, je n'ai pas de chien, c'est + logique. Un chien n'a pas + droit à la vie parce que je l'ai adopté ( il n'est pas né dans la nature, si je l'adopte, j'entretiens le besoin de viande et je le sais) que l'animal qui a souffert pour le nourrir que je ne connais pas.
Or, si je ne mange que des légumes, j'empiète sur des circuits écologiques qui tuent, eux aussi, des animaux ( déjà que je ne mange plus de Nutella, parce que j'aime les orangs-outans).
En quoi le fait de ne plus manger directement d'animaux me donnerait le droit de tuer ces animaux indirectement en voulant manger du soja à la place? Parce que si la demande de ces légumes de remplacement s'accroit, il ne faut pas croire que les terres disponibles s'accroissent en même temps et que le vol de terres sur des territoires d'animaux se fassent sans douleur pour ces derniers! Mourir de faim ou empoisonné ou mourir égorgé même en agonisant 10 minutes, je crois que je préfère mourir égorgée.
Le problème n'est que déplacé un peu plus loin, un peu moins visible directement mais néanmoins existant.
La seule solution donc pour un humain qui veut épargner la planète, c'est... de ne pas exister.
Mais on ne va pas tous se suicider pour autant.
J'ai donc réduit ma consommation de viande, je privilégie les circuits courts et les produits locaux ( le soja, en Seine et Marne, ca pousse pas trop, et à part les pois, les légumineuses pas trop non plus) et de saison.
Je crois profondément que le terme " raisonnable" dans l'alimentation prend tout son sens; et qu'aujourd'hui, en voulant éviter une chose, on en aggrave une autre, et je me refuse à juste laver ma conscience d'un côté en occultant les conséquences de l'autre, car oui, il faut bien que je mange, moi et ma famille!
Donc pour revenir à la viande, j'en mangerai toujours, mais + consciemment. Au lieu d'un steack par semaine comme j'ai pu le faire plus jeune, je mange plutôt un ( gros ) steack par mois.
Par contre, je crois que le consommateur peut faire changer les choses en faisant des choix, mais pas forcément des choix radicaux .
Désolée pour le pavé....